| archives index | back | next | jimpunk |

Subject : L'art en ligne pousse comme de la mauvaise herbe
From : Nicolas Ritoux
Date : 2003/04/23
Link :http://www.cyberpresse.ca/internet/article/1,150,1505,042003,277065.shtml


Photo tirée de www.JimPunk.com
Interfaces déroutantes, navigateur hors de contrôle et clins d'oeil aux pirates informatiques : c'est l'art de JimPunk.com.
...

Nouvelles formes de diffusion

Mais le pire défaut du net-art réside dans ses qualités. L'Internet, qui est son unique support de diffusion, est aussi un labyrinthe où il est difficile de se faire voir. Comment savoir quels sites visiter ? Et surtout, comment séparer le bon grain de l'ivraie ?

Quand Rhizome.org est apparu en 1996, il n'y avait aucune ressource pour se tenir au courant de ce qui se faisait, et instaurer des échanges entre les artistes et le public. «On a répondu au besoin d'une plateforme en ligne qui puisse refléter l'intersection qui se produisait entre art contemporain et nouvelles technologies», explique Mark Tribe.

Dès la première année, des milliers d'internautes s'abonnent à la liste de diffusion de Rhizome. À l'époque apparaît un des maîtres du genre, Jodi.org, une collaboration de deux artistes (John et Dirk) qui piègent l'internaute dans des interfaces déroutantes, et qui explorent l'esthétique des langages de programmation: un style agressif qu'on retrouve aujourd'hui chez Antonio Mendoza ou le fou-furieux Jim Punk (www.jimpunk.com).

En 1998, Rhizome a ouvert sa galerie (ArtBase), devenue ensuite son mandat principal. Aujourd'hui, Rhizome est la référence principale dans le domaine du net-art. Le site compte plus de 800 oeuvres et 2000 articles, visités par 17 000 membres venus de 118 pays.

À nouvelles formes d'art, nouvelles formes de diffusion. La communauté des artistes et du public fait partie intégrante des projets. Le site est basé sur un système d'échanges où chacun peut soumettre son travail, être revu par ses pairs, et discuter de ses idées. Rhizome concilie ainsi le besoin de critères de sélection et l'absence de hiérarchie, à la manière de la structure végétale dont elle tire son nom: un rhizome est une branche souterraine qui relie un réseau de plantes, comme on en trouve souvent dans les mauvaises herbes.

«C'est aussi la métaphore employée par Gille Deleuze et Félix Guattari pour décrire les réseaux de collaboration non hiérarchiques, précise Mark Tribe. Nous inversons l'organisation verticale que l'on trouve dans la plupart des publications et manifestations artistiques, en proposant un système ouvert pour la soumission des projets: ce sont les membres qui décident ensemble du contenu.»

Outre la galerie, Rhizome inclut un éventail d'outils: plusieurs listes de diffusion dont «Net Art News» qui présente un nouveau projet tous les jours, des cours critiques et techniques en partenariat avec l'université en ligne américaine NSOU, et des événements tels que Rhizome Remix (commandité par la Fondation Andy Warhol pour les arts visuels).

...